Après l’arrêt brutal des compétitions et la frustration sportive qui en a découlé, suite à la pandémie mondiale liée au Covid-19, Jean-Luc Gautier, qui entame sa troisième saison au poste d’entraîneur de l’U.S. Lège Cap Ferret, envisage l’édition 2020-2021 sous le signe du plaisir…
Comment avez-vous vécu l’arrêt de la saison ?
« Je l’ai vécu avec beaucoup d’angoisse, par rapport à la pandémie du Covid-19… Quand on parle de la santé, de suite, ça prend une importance capitale. Sur un plan sportif, en revanche, on l’a vécu avec beaucoup de frustration, car nous venions de faire un résultat probant face à un prétendant à la montée, en l’occurrence Poitiers, en gagnant chez lui (2-3/Le 7 mars/18e journée de N3 Nouvelle Aquitaine). Une dynamique s’était installée depuis le mois de janvier et nous étions partis pour vivre une belle fin de saison… Donc, oui, ce fut beaucoup de frustration par rapport à cet arrêt.
Comment avez-vous vécu le confinement, et comment l’ont vécu vos joueurs ?
Nous avons été en contact par ‘visio’, qui est un outil important, aujourd’hui. Nous avons donc été en relation soit par message, soit par visio, pour prendre des nouvelles des uns et des autres et pour se tenir au courant de l’évolution des choses. C’était un bon moyen de garder le contact.
Leur aviez-vous donné des programmes individuels d’entretien ou de remise en forme ?
Nous avions plus ou moins axé sur un programme, mais nous ne savions pas quand ça allait reprendre, ou si ça allait reprendre… Nous étions dans l’incertitude. De fait, tout le monde était plus occupé à faire attention à cette pandémie qu’à penser football, à ce moment-là ! Par conséquent, non, les joueurs n’avaient pas de programmes spécifiques à suivre. En revanche, dès que nous avons eu l’autorisation de repartir sur la prochaine saison, ils en ont eu un parce que cela faisait quelques mois qu’ils n’étaient plus actifs.
Quel était l’objectif de la saison 2019-2020 et sur quelles bases partez-vous pour celle de 2020-2021 ?
Il n’y avait pas d’objectif, si ce n’est que d’année en année, nous essayons de faire mieux que la saison précédente. Donc, comme nous avions fini deuxièmes, nous voulions faire mieux… mais qui dit mieux, dit montée ! Puisqu’il n’y avait qu’une place à aller chercher pour cela… Disons que c’était faire la meilleure des saisons possibles, revivre une épopée en Coupe de France, donner du plaisir aux gens qui travaillent bénévolement au club, et au public qui vient assez nombreux, le samedi. Nous voulions donc en donner à toutes ces personnes-là et en prendre nous aussi, dans la meilleure communion possible, entre staff et joueurs.
Quelles ont été les satisfactions dans l’exercice écoulé ?
La satisfaction, c’est d’avoir un staff à disposition, très solidaire, très compétent, très à l’écoute ; ça, c’est une progression. Ensuite, ce qui est une bonne chose aussi, c’est que c’est un relationnel avec les joueurs qui se fait, et dans lequel je ne suis pas isolé…
Après, avoir et pouvoir redonner de la joie à certains joueurs qui, depuis quelques années, ne sont pas apparus à un certain niveau, leur remettre le pied à l’étrier et leur redonner de la lumière, c’est aujourd’hui une grande fierté pour le club.
Y a-t-il eu des déceptions ?
Non, aucune déception ! Alors, par rapport à quelques résultats sportifs, il y en a, bien sûr, mais ça, c’est la dynamique d’un groupe. Sinon, il y a celle liée à la frustration d’arrêter le championnat à un moment où nous étions sur cette belle dynamique, et à un moment ou nous allions recevoir le premier – le Stade Montois –, qui était à quatre points… Tout était jouable, sachant que sur les huit derniers matches, nous en avions six à domicile… Je pense que nous étions sur la continuité de ce que nous avions mis en place depuis début janvier, avec un renouvellement d’effectif. Cela portait ses fruits et j’espère que nous allons repartir sur la nouvelle saison avec ce fonctionnement, et comme avant la crise du Covid.
Un point sur l’effectif : où en êtes-vous, actuellement ?
Comme je le disais, j’essaie de remettre en lumière des joueurs que j’ai eus au Pôle Espoirs (de Talence), à l’âge de 14 ans, soit des joueurs qui n’ont pas percé. Je tente de leur retendre la main et ça marche, puisqu’aujourd’hui beaucoup partent dans des clubs plus huppés, comme le dernier en date, Ryan Ebene Talla, qui vient de signer au Mans, en National. C’est la ligne de conduite qu’on s’est fixée et qui met en lumière le travail de tous : du staff et du club, en général. Nous allons continuer de la sorte, en allant chercher ces joueurs et en les accompagnant pour les faire jouer plus haut.
Comme dans tous les clubs, nous avons des départs qui seront compensés par des arrivées, mais nous avions la volonté de conserver le même effectif que la saison dernière. Avec la crise du Covid, nous avons été obligés de faire très attention au niveau budgétaire. Nous avons fait des propositions à tout l’effectif, mais il y aura des départs ; c’est la vie d’un club.
Dans quelles conditions allez-vous désormais démarrer l’édition 2020-2021, en termes de protocoles, notamment ?
Je ne sais pas du tout ! Nous allons faire une reprise le 20 juillet, sachant que le championnat doit reprendre le 29 août, mais j’ignore totalement quels vont être les protocoles, et ce que va mettre en place la fédé ! Je pense que nous devrons encore observer les gestes-barrières, et les choses que nous devons faire depuis plusieurs mois, mais nous ne savons vraiment pas comment nous allons pouvoir gérer tout ça ! Nous suivrons le mouvement…
En termes d’arrivées, qu’en est-il ?
Nous avons fait signer Lorhim Diafuka, en tant que doublure au poste de gardien de but, en provenance du Stade Bordelais. Il y a aussi l’arrivée de Cheikh Samb, défenseur qui vient de Mérignac-Arlac, de deux milieux de terrain que sont Pierre Ducasse, du Stade Bordelais, et Quentin Valadié, de Mérignac-Arlac, puis celle de Mathéo Eppert, attaquant, du Stade Bordelais.
Y a-t-il des joueurs issus de l’école de foot qui pourraient évoluer dès la saison prochaine avec votre groupe ?
Le National 3 nous prend beaucoup de temps, mais le staff garde bien entendu un œil sur tout ce qu’il se passe au niveau du club : sur l’école de foot et sur les joueurs qui composent les équipes de jeunes. Justement, nous allons effectuer un double surclassement pour Louis Boudin, génération 2003 ; il va intégrer l’équipe de N3 pour les séances d’entraînement, et le monde senior.
Comment vous sentez-vous à Lège-Cap-Ferret ?
Je m’y sens très, très bien et j’espère continuer encore longtemps ! Je suis proche, puisque j’habite ici, ce qui est pour moi très important, dans la mesure où je peux donner 100% de mon temps aux joueurs. Je peux être actif pour le club et, surtout, essayer de continuer à faire progresser l’équipe avec mon staff, à avoir des résultats, tout en prenant du plaisir et en en donnant. »
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